Fondation Moonens

AFTERSHAVE

Une exposition collective où l'on retrouve des anciens de l'ESA LE 75

LEO LUCCIONI, HUGO RUYANT, JULIET MERIE, JOHAN POEZEVARA, FABIEN SILVESTRE SUZOR

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AFTERSHAVE

 

Jeudi 8 février 2018 à 17 heures et 46 minutes le Soleil stoppera sa course et ne se couchera pas. 

La réfraction de ses rayons dans l'atmosphère projettera une lumière rose sur les vitres.

 

La mer sera figée à son niveau le plus bas. Dans cet instant commun, des objets singuliers joncheront le sol et les murs, 

comme des traces discrètes de la nature moderne ; ses symboles de puissance abandonnés, des silhouettes d'images oisives, 

des souvenirs d'un ancien présent, des marchandises clandestines, des ruines en construction se dévoileront.

Cet instant se prolongera jusqu'à ce que nous décidions d'éteindre la lumière des spots de boîte de nuit filtrée 

par les vitres recouvertes de lait battu.

 

 

L'exposition AFTERSHAVE avance vers son point de chute  : un instant durant lequel sera accordée une subjectivité à tous les êtres vivants et inertes, 

humains et non-humains  ; à toutes les choses qui, au-delà de l'enfermement individuel, sont partie prenante d'un ensemble dans lequel nous sommes également inclus. 

Un ensemble plus vaste, qui nous plonge généreusement dans la vie. Grâce à ce basculement du regard, le quotidien se délocalise en périphérie de l'ordinaire, 

et nous place en témoins de cette violente beauté des choses communes.

 

Partagés entre notre désir et notre dégoût des productions humaines, désorientés par la valeur mutante que nous leur donnons, 

nous cherchons la réconciliation avec notre environnement. Faire de l'esthétique l'étoffe de notre existence, voir la poésie dans toute chose et à tout moment, 

sont les seuls moyens à notre disposition pour atteindre cet idéal. Cette attitude, en nous rendant disponibles aux formes, nous permet d'inviter des contenus

et de leur inventer différents sens temporaires. Un court instant, elle nous établit créateurs de ces nouvelles choses. 

Nous devrons alors accepter de les confronter au jugement de valeur établi, pour potentiellement qu'elles soient mésestimées.

 

Alors dans cette boucle, ce qui est rejeté ne cessera de revenir pour réclamer sa place ; 

d'attendre que sa présence soit ressentie par une conscience, et qu'une intention lui soit enfin dédiée.

 

Léo Luccioni