LES BOUTOGRAPHIES

3 alumni exposent au Festival Les Boutographies.

PENDANT LES TROIS SEMAINES DU FESTIVAL, VOUS POUVEZ PROFITER D’UNE PROGRAMMATION EXIGEANTE, EXTRAITE DES CENTAINES DE CANDIDATURES VENUES DE TOUTE L’EUROPE, ET PRÉSENTÉE DANS L’UN DES PLUS BEAUX LIEUX D’EXPOSITION DE MONTPELLIER : LE PAVILLON POPULAIRE.

Les Boutographies est un festival français de photographie contemporaine qui vise à présenter la création européenne. Au fil de vingt années de présence continue dans le paysage photographique montpelliérain et européen, les Boutographies sont devenues le temps fort de la photographie dans la ville. La manifestation est aussi un temps propice à toutes les initiatives, rencontres et constructions de partenariats, pour tous les photographes porteurs de projets, à commencer par ceux qui ont déjà fait l’objet d’une sélection aux Boutographies. 

La programmation principale est entourée d’un Hors les murs accueilli par de nombreux lieux culturels concernés par la photographie ou l’art contemporain à Montpellier et alentours. Des circuits à pied ou à vélo ajoutent le plaisir de la balade à celui des visites d’expositions, sur un territoire qui s’étend davantage chaque année.

Y sont exposé·e·s :

- Flavio Montronne, ancien étudiant et professeur à l'ESA LE 75 > Je t'écris pour te dire que je ne suis pas sorti

“Salut Flavio, je t’écris pour te dire que j’ai du mal à sortir en dehors de la maison. À part cela, ça va, je ne suis ni stressé, ni angoissé. J’ai hâte d’avoir mon appartement, pour sortir de la maison et vivre indépendamment. Enfin vivre !
A+”


Depuis 2015, Aurelio écrit de nouveau. La demande était claire: “parle de ton quotidien”. D’abord sur le papier, puis par le biais de notes vocales et vidéos. Ses pensées m’arrivent quotidiennement d’abord, puis entrecoupées de silences. Nourrie par ces récits, ma réponse s’élabore en images.
Lors de nos rencontres, l’appareil photo est prétexte à la sortie, redécouverte des odeurs et de la chaleur du dehors.

Dix ans de silence et enfin trouver le courage d’évoquer la maladie et ses impacts.

Ce projet mêle à la fois une photographie du réel et de l’imaginaire dans un trajet thérapeutique visant à un mieux-être. Il ne s’agit pas seulement d’un constat sur la santé mentale, mais d’une volonté d’émancipation par l’art et l’écriture. Il s’agit là d’un espace d’expression permettant un dialogue entre deux frères de se rapprocher.

 

- Pauline Vanden Neste, ancienne étudiante à l'ESA LE 75 > Retour à La Louvière

Il y a huit ans, j’ai quitté La Louvière. Toujours marquée dans son espace par ses anciennes activités de sidérurgie et de faïencerie, la ville semble coincée dans un passé qui n’est plus. Un développement urbanistique maladroit a laissé les commerces du centre-ville en difficulté et les projets de réaménagement des sites industriels dans l’incertitude. La Louvière peine à trouver son axe de relance économique et se cherche un devenir.

Ce travail photographique documentaire s’est construit au fil de longues marches où l’envie de poser un regard nouveau sur des lieux clés s’est mêlée à l’errance et à ses rencontres hasardeuses. Les personnages composant mes photographies sont des jeunes qui investissent l’espace urbain et me laissent entrer dans une forme d’intimité. Entre distance et proximité, mes images expriment le ressenti de celui qui retrouve un endroit qu’il a autrefois habité.

La plupart de ceux que je connaissais sont partis, mais le retour à la ville d’où je viens est un retour à quelque chose de caché qui continuer de faire lien. Une sorte d’amour qui chercherait son chemin.

 

- Aurélien Goubau, ancien étudiant > Znamya

Dans les années 90, une équipe de scientifiques russes met en place un miroir spatial géant pour refléter la lumière du soleil vers la Terre, de façon à éclairer le nord de la Russie durant la nuit polaire. Ça a marché. Pendant quelques secondes. Le projet s’intitulait "Znamya", ce qui signifie « bannière » en russe.
En 2021, un projet similaire est annoncé par le gouverneur de la ville de Mourmansk, qui promet à ses habitants la construction d’un soleil artificiel au-dessus de sa ville. Ce faisant, il ressuscite les vieilles ambitions de Znamya, mais, une fois de plus, ces annonces populistes ne deviendront pas réalité.
Ces projets représentent de manière adéquate l’imaginaire du monde contemporain. Le projet Znamya peut être vu comme une expérience spectaculaire et farfelue destinée à sombrer dans l’oubli, mais aussi comme un récit édifiant, représentatif de l’état d’esprit des temps modernes et qui témoigne de l’importance que la Russie accorde à ses territoires du nord, en particulier à la région de
Mourmansk.
J’ai séjourné dans cette région qu’on ne cesse de vouloir éclairer par des moyens révolutionnaires depuis maintenant 30 ans. J’y ai rencontré des paysages et des habitants. Aucun d’entre eux n’a, pour l’instant, vu le moindre rayon de soleil artificiel.

 

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