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CWB Paris
Exposition
Téo Becher & Solal Israel - Lucas Castel & Mathilde Mahoudeau - ALUMNI du 75
Téo Becher, Solal Israel, Lucas Castel & Mathilde Mahoudeau
Accompagné·e·s de Bertrand Cavalier & Alice Pallot
Exposent à la Galerie Talmart à Paris.
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Dans ces temps troublés, à l’ère de l’Anthropocène et du Capitalocène, la notion de l’habitabilité même de notre planète pose question et ce notamment à l’aune d’enjeux mondiaux comme l’urbanisation convulsive de la planète et l’exploitation extractiviste et prédatrice de la nature envisagée comme une ressource exploitable à l’infini. Aux questions sous-tendues par le contexte dans lequel nous sommes comme empêtré.e.s en résonne une fondamentale, à savoir : quelle humanité voulons-nous être ?
L’exposition Topographies sensibles réunit six photographes, Téo Becher & Solal Israel, Bertrand Cavalier, Lucas Castel & Mathilde Mahoudeau et Alice Pallot, dont les travaux, hétérogènes par leur approche, ont en commun d’interroger notre relation ambivalente à l’environnement. Iels convoquent aussi chacun.e à leur façon le sensible ou sollicitent d’une façon ou d’une autre notre réceptivité à des enjeux notoires ou plus invisibles. Iels nous amènent à appréhender des réalités silencieuses et cachées.
De la matérialité physique de sols en béton, de murs en briques, d’objets en plastique capturée par Bertrand Cavalier dans des villes indéfinies dont l’apparente solidité dévoile des failles valorisées comme une qualité urbanistique à la beauté trouble de la nature de la vallée d’un village sinistré des Pyrénées, saisie par Lucas Castel et Mathilde Mahoudeau, confronté à la possible ré-ouverture d’un site minier. De « sublimes » paysages commémorant le souvenir d’un événement particulièrement traumatique de personnes frappées par la foudre aux portraits de ces fulguré.es révélés par Téo Becher & Solal Israel à la découverte d’un surprenant désert belge, le Sahara de Lommel, terre polluée mais résiliente dévoilée par Alice Pallot.
Chacun.e des photographes se saisit du réel, questionne les limites du sensible, fait appel à nos sens, bouscule nos habitudes de perception, convoque la poésie, faisant effleurer en nous des émotions, des sensations et contribue à faire surgir les épiphanies d’un nouveau monde sensible.Si leurs approches photographiques s’enracinent dans une veine « documentaire », elles tissent autant de narrations à visée plus fictionnelle, faisant éclore de nouvelles mythologies du paysage. Si le document sert d’appui, il nourrit également une réflexion sur le médium, sur le processus qui le sous-tend, approfondissant certaines problématiques touchant à la physicalité de la photographie, des audaces dans l’expérimentation.
En révélant la portée et les incertitudes de nos milieux de vie, en évoquant des formes possibles de résilience, en mettant en exergue une relation d’interdépendance entre le paysage et l’activité humaine plutôt que d’opposition, et par leur traitement poétique des images, par leur engagement dans le présent, les photographes exposé.es contribuent à ouvrir des voies possibles de réenchantement du monde, à façonner des futurs plus propices à la vie, à renouer les alliances et coopérations entre les vivants, humains et non-humains, dans une palingénésie de recommencement, nous invitant à nourrir de nouvelles utopies, de nouvelles luttes. Une invitation à la persévérance, à changer d’histoire.
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Téo Becher & Solal Israel
Téo Becher (1991) vit et travaille à Bruxelles. Il est titulaire d’un baccalauréat de photographie obtenu à l’École Supérieure des Arts de l’image LE 75 Le Septante-Cinq à Bruxelles (2011-2014) et d’un master en photographie du KASK à Anvers (2018-2020). Dans son travail, la relation à un territoire précis et défini est primordiale car c’est au travers de celui-ci que ses images développent leur pouvoir narratif ainsi que leur faculté à créer des ambiances et nourrir l’imaginaire du spectateur·rice. En parallèle, l’aspect direct et physique de la photographie argentique lui permet au mieux d’aborder les territoires et thématiques qui l’intéressent, approfondissant certaines problématiques touchant à la physicalité de la photographie et à sa composante chimique.
Solal Israel (1993) vit et travaille à Bruxelles. Il est titulaire d’un baccalauréat de photographie obtenu à l’École Supérieure des Arts de l’image LE 75 Le Septante-Cinq à Bruxelles (2011-2014). Sa démarche entreprend un processus de réflexion autour de la propriété et de la lisibilité de l’image. L’expérimentation de la matière photographique, par différents procédés d’altération, est au cœur de sa pratique. Le travail de Solal Israel tente de lier des sujets intimes à des problématiques plus vastes, comme l’enjeu environnemental et de créer des analogies entre sujets de société et des réflexions sur la propriété de son médium photographique. La place du portrait et de la nature est centrale dans sa démarche artistique ainsi que le rapport entre l’humain et son environnement. Solal est lauréat 2019 de la bourse « Vocatio ».
Lucas Castel & Mathilde Mahoudeau
Lucas Castel et Mathilde Mahoudeau sont deux photographes auteur.ice qui se sont rencontré.es au cours de leurs études à l’École Supérieure des Arts de l’image LE 75 Le Septantecinq à Bruxelles. Ensemble, iels ont ensuite complété leur formation au sein de la Hochschule Hannover en Allemagne où iels ont été sélectionné.es pour un semestre de 6 mois. Tous deux sont préoccupé.es par des thématiques liées aux questions environnementales et aux notions d’implantation d’une industrie dans un espace. D’un terrain vague à Calais destiné à accueillir un parc d’attraction ou l’exploitation du charbon en Allemagne, les deux photographes se sont interrogé.es sur le bouleversement qu’un espace et une communauté peut vivre à travers des décisions politiques et/ou économiques. Leur collaboration s’articule depuis fin 2018 autour de l’impact que peut avoir un projet de relancement d’une activité minière dans une vallée pyrénéenne. Un projet dévoilé d’abord au Festival Circulation(s) à Paris en mars 2021 et ensuite à Bruxelles à LA CENTRALE for Contemporary Art en juin 2021 et à Contretype en novembre de la même année.
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